Pour mieux vivre la mer à Port Fréjus
Notre régate FFV des voiles d’Hermes était prévue le samedi 28 septembre mais Eole en a décidé autrement et avec une prévision de vent de 30 nœuds, il était difficile de lancer la régate. Notre comité, en l’occurrence Mathieu, a sagement décidé d’annuler cette dernière.
Le lendemain, le plan d’eau était occupé par une flotte d’optimists qui participaient à l’Epi d’or, épreuve organisée par le CNSR. Les régatiers du YCPF n’ont pas renoncé à courir ce même jour et la régate FFV s’est transformée en un défi. Pour ne pas gêner les optimists, nous avons déplacé le parcours dans l’Est du Lion de mer. Il y a de la place pour deux flottes distinctes sur notre plan d’eau pour peu que l’on fasse preuve de bonne volonté. D’autant que le vent faisait aussi preuve de résilience et s’était amendé dans l’entrefaite.
Ce sont donc 10 voiliers habitables qui ont répondu présents et se sont élancés sur un parcours qui les menaient sur Agay, dans un vent d’Est. Le vent de plus de 10 nœuds nous promettait une belle vitesse, mais c’était sans compter sur un fort courant contraire : il fallait accepter d’aller à la côte et multiplier les virements de bord pour espérer tirer son épingle du jeu.
Le retour sous spi bénéficiait bien sûr de l’aide du courant mais le comité, en l’occurrence votre serviteur, avait imaginé un second tour passant par une bouée proche de l’île d’or. Et généreux, il avait fixé une heure limite de franchissement de ligne sans imaginer un seul instant qu’un unique voilier, Pili-pili, réussirait à franchir celle-ci avant la fermeture de ligne. Oxibien et Carabin qui terminaient dans la même seconde étaient déjà DNF pour quelques minutes.
Il avait certes été précisé que les voiliers retardataires avaient la possibilité de réduire le parcours en donnant leur temps au premier passage de ligne, à la condition d’accepter d’être classés après les voiliers qui avaient effectué l’intégralité du parcours. « Pour les voiliers retardataires qui souhaitent une réduction de parcours, il conviendra de finir le premier tour en franchissant la ligne d’arrivée (annoncer son passage et son intention d’en finir là ou non). Cela permettra de les classer, après les voiliers ayant parcouru la totalité du parcours. S’ils souhaitent malgré tout continuer en espérant finir avant la fermeture de ligne, cette possibilité leur est offerte sans pénalité. » Seuls deux voiliers choisiront cette option, mais en finissant malgré tout hors limite.
Un vainqueur donc, Pili-pili, (qui n’aurait pas été premier en temps compensé s’il n’avait pas été le seul dans les temps mais seulement troisième derrière Oxibien et Carabin) et tous les autres voiliers DNF. Un avantage certes au voilier réputé être le plus rapide, mais le règlement est le règlement. Tous les voiliers DNF marqueront 50% des points du vainqueur. Un moindre mal.
Mais il conviendra dans l’avenir pour le comité d’être plus vigilant sur la longueur du parcours choisi, (13,5 milles dans un vent de dix nœuds en trois heures et demi semblait initialement raisonnable) et aux participants d’être plus réalistes sur leur possibilité de boucler le parcours dans le temps imparti.
Claude Weisang