Un défi qui ne manquait pas d’air.

Neufs skippers avaient pris la mer. En cette saison balnéaire, des courants d’air, il y en avait. Le vent était bien établi qui a obligé les adversaires à réduire la voilure, par un ris, en remplaçant le génois par un solent, ou en réduisant devant et derrière. Et malgré tout, les voiliers prenaient un air penché.

Le départ a, sur un air de fête, la trompe de Léviathan,  libéré des concurrents débonnaires qui passeront avec retard la ligne.  Les plus va-t’en guerre à ce jeu  furent Ile et Aile et Hédoné.

La régate côtière concoctée par Philippe Walter prévoyait de virer une bouée des 300 mètres au-delà du Lion de mer. L’air de rien, Ile et Aile a court-circuité cette bouée et tiré tout droit sur Saint Aygulf, de façon bien cavalière, voire irrégulière, en tout cas bien autoritaire. Cela n’est pas grand-chose mais assura à ce faux-frère et son équipière un gain substantiel sur le second qui avait mauvais air dans l’affaire. Le comité a laissé faire alors passons. Il faut se taire même si le briefing revient finalement à cracher en l’air preuve que nous sommes aujourd’hui dans une ère permissive en ce nouveau millénaire.

Devant Saint Aygulf, il n’y avait plus de bouée dans l’aire où celle-ci avait été mouillée. De dépit, Ile et Aile puis Carabin choisissait de virer une bouée des 300 mètres située devant la maison aux volets verts tandis que les autres concurrents viraient une bouée plus proche et que sans en avoir l’air, Hédoné virait plus court de façon arbitraire : couper le camembert est donc aussi une solution qui peut faire l’affaire : pour les monte en l’air… car, c’est bien connu, c’est l’air qui fait la chanson. Mais cette façon fromagère de faire n’est pas exemplaire.

Dans le deuxième tour Carabin récupère son du, et laisse Hédoné derrière lui. Notons aussi que seuls deux voiliers téméraires envoyèrent leur spi en l’air dans le fort courant d’air qui sévissait en mer. Ile et Aile premier avait grand air lorsqu’il franchit la ligne d’arrivée. Tandis que Carabin qui aurait aimé mais n’a pas pu  ou su faire mieux avait mauvais air en terminant deuxième et ressemblait à un pauvre hère au terme de cette activité de plein air.

Heureusement que le fond de l’air ( et aussi de l’eau) était chaud car dans sa chambre à air motorisée qui prenait l’eau, Philippe n’avait pas l’air fin, le derrière dans l’eau et donc de ce fait incapable de faire un pet en l’air. En passe de couler, Il n’avait pas non plus grande erre pour gagner le débarcadère. Merci à lui pour son rôle de comité !

Heureusement, au carré du marin, il flottait dans l’air un petit air de fête qui témoignant du plaisir de chacun à brasser de l’air en mer !

Et ne croyez pas que ce commentaire, de la part d’un septuagénaire quelque peu atrabilaire soit pamphlétaire : il était nécessaire bien qu’un peu austère pour souligner le caractère pervers de cette régate côtière qui m’a permis, peuchère, de placer sans en avoir l’air76 fois une rime en air, mes chers compères, preuve s’il en est que nous ne manquions pas de…………VENT !

Claude WEISANG

Résultat Défi samedi 13 Août 2022