Croisière des CALANQUES ( septembre 2017)

C’est toujours un plaisir de se retrouver entre amis du club pour partager quelques jours de navigation. Cette croisière d’automne que nous avons programmée sur deux semaines nous a  emmenés de Fréjus à Marseille, en prenant le temps de flâner le long de la côte et de voir ou de revoir, les magnifiques calanques de Cassis au Frioul.

Les paysages sont différents vus de la mer. Partis de Fréjus, à la voile et de temps en temps appuyés au moteur, nous arrivons en fin d’après-midi au port du LAVANDOU, notre première escale. C’est un petit port, agréable, tout juste à 28 Nm de chez nous. Surprise ! La fête Italienne bat son plein sur la promenade et c’est une première détente pour cette étape franchie sous un soleil radieux.

Dès le lendemain départ pour l’île des Embiez. Une île qui retrouve son calme et redevient un havre de paix après la fréquentation estivale. La capitainerie qui nous attendait nous a placés tous sur le même quai, ce qui facilite grandement  le traditionnel « apéro » du marin qui fut suivi d’une sympathique soirée  « plancha ».

Pour l’étape suivante nous avons prévu de passer la nuit au mouillage, dans la calanque de SORMIOUX. Un conseil des sages, tous fins analystes des fichiers météo, conclura que le vent annoncé le soir et la houle à venir, risquent de perturber notre nuit. Inutile de prendre le risque de se réveiller dans les cailloux des Calanques. La décision est unanime nous dormirons ce soir au Frioul. Partis le matin on met le cap sur l’île Verte. En prenant la passe on admire la pointe du cap qui par la forme de ses stratifications dessine un aigle qui veille sur la mer, d’où le nom du Cap de l’Aigle. Puis on enchaine sur les calanques et c’est très beau, surtout que nous sommes seuls.

Comme prévu le vent s’est levé et chacun tire au mieux des bords entre les îles de RIOU et de JARRE pour rejoindre le Frioul où les marins de la Capitainerie, prévenus, nous attendent.

Les coups de vents successifs de Mistral sont importants sur Marseille. Nous sommes bien à l’abri au Frioul pour essuyer les rafales à plus de 40 nœuds. Cela n’entame en rien le moral du groupe et chaque jour nous prenons la navette qui nous conduit au vieux port. Le MUCEM et son exposition sur les pionniers de la mer, La « bonne mère » et ses nombreuses reconnaissances des navigateurs, flâner dans les petites ruelles du quartier du Panier, La Canebière, son marché au poisson, bref Marseille reste une ville agréable.

Les prévisions météorologiques annoncent des coups de vents à répétitions de WNW entrecoupés de quelques accalmies avec lesquelles nous allons jongler jusqu’à notre retour sur Fréjus. Nous partons pour CASSIS au portant et sous génois seul avec 20 à 25 nds de vent. Une allure très agréable sur une mer aplatie de ses vagues dès que nous franchissons les îles du cap Croisette. Il ne nous faudra pas longtemps pour rejoindre le petit port de CASSIS arrivés sur zone nous décidons d’un mouillage déjeuner dans l’anse de l’Arene.

Une soirée bien agréable au restaurant de  poissons, une nuit paisible pour franchir l’étape de CASSIS à SANARY sur MER. Une navigation sans difficulté, toujours au portant. Le port de SANARY reste le haut lieu des voiles Latines. Des embarcations centenaires toutes plus belles les unes que les autres.

La météo se gâte. Envisager une navigation jusqu’à Fréjus de plus de 60 Nm serait trop risquée pour le plus petit bateau de la flotte « Harmonie ». Les ports se remplissent aux vues des conditions météo qui ne s’arrangent pas. Nous décidons de passer le Cap SICIE pour aller sur St Mandrier. Nous profitons d’une nouvelle accalmie et c’est au portant dans des creux de 2.5 mètres et un vent de 25 à 30 nœuds que nous passerons sous voiles et sans difficultés le Cap, surnommé le Cap HORN de la méditerranée.

Saint MANDRIER est une petite ville loin de l’agitation de Toulon. La randonnée par le sentier des douaniers est superbe et vaut le détour. Durant les 4 jours où nous resterons à quai, Nous prenons chaque jour la navette pour aller se restaurer et flâner à Toulon. La visite en bateau de l’arsenal où nous voyons se préparer le départ des navires pour les Antilles, le musée de la marine qui mérite le déplacement, le plus spectaculaire restera la montée au PHARO par le téléphérique. A 584 m d’altitude on y découvre un panorama de l’île de PORT CROS au RIOU, toute la ville de Toulon, les bateaux de guerre, y compris le porte-avions Charles de Gaulle, tous alignés comme sur des maquettes.

Faire une escale sur Cavalaire avant de rejoindre Fréjus serait idéale mais l’organisation des championnats du monde Jet ski ne nous laisse pas la possibilité d’obtenir des places de port pour tout le groupe. Nous décidons de tirer Fréjus en partant de bonne heure le matin. On sait que le vent va quelque peu monter en fin de parcours, passé la MOUTTE.

Pour parcourir ces 51 Nm de notre dernière étape chacun possède sur le « navbook » les points GPS de l’étape ainsi que les caps à tenir. En rappelant la devise du club : « On part ensemble et on revient ensemble » la navigation en groupe apporte pour tous  des gages de sécurité surtout quand on sait que les conditions de mer risque de devenir difficiles.

Nous partons de St MANDRIER par une épaisse brume qui tardera à se lever. Jusqu’à l’île de Grand Ribaud nous sommes au moteur et tout le monde suit bien. Passé Porquerolles nous sommes au génois seul par 15 à 20 nds de vent WNW au portant. Comme nous l’avions prévu le vent forcit et la mer se creuse. Au Cap CAMARAT, toujours sous génois nous marchons entre 7,5 et 8  nœuds avec des surfs à plus de 9.  Passé la MOUTTE les derniers milles se feront sous génois réduit avec 30 nœuds de vent établi, sans compter les rafales, pour rejoindre port Fréjus.

Même si la météo capricieuse a rendu impossible les mouillages programmés de Porquerolles et de Port Cros, encore une superbe croisière, avec pleins d’anecdotes et de souvenirs, à mettre à l’actif du Yacht Club de Fréjus.

Merci à celles et ceux qui ont contribués à cette sympathique croisière.

Michel CAMESCASSE

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