Croisière d’automne 2019:

Lundi 2 septembre 2019, 8H00, les voiliers sortent un à un de Port Fréjus à peine réveillé. Le Lion de Mer est tout juste passé, que le vent semble être au RDV, à 50 degrés du vent, nous filons à plus de 6 nœuds, hélas pas pour longtemps. La Chrétienne dépassée, voilà que celui-ci décide de nous souffler dans le nez, et ce, jusqu’à l’arrivée de l’étape.

Après un peu moins de 10H de navigation, nous voilà rendus à Marina di Aregai. Albert II et son épouse Paola sont là, sur leur yacht, amarré au quai d’honneur où flotte à l’arrière, un magnifique drapeau orné d’une croix de Saint André aux couleurs de la Belgique, sur fond blanc.

Quant à nous, nous sommes aussi là … et las d’attendre que l’on veuille bien nous indiquer où se trouvent nos places respectives. Nous aussi nous avons un fond blanc à notre drapeau du Yacht Club! Alors s’ils avaient l’obligeance de bouger leurs fesses, à hauteur d’un quart de ce qu’ils les bougent pour son altesse Royale Albert II, je leur en serai gré!

19h30 tout le monde est bien amarré. La tension retombe ! Fairplay et Scorpio sont allés diner au restaurant avec pour voisin de table, Albert et Paola. Quant aux autres, à l’âme sans doute plus républicaine, ils ont préféré l’intimité de leur cabine pour casser la croûte, un poil ramollie par l’humidité du voyage.

Et puis cette journée n’est pas comme les autres, aujourd’hui c’est l’anniversaire de Maryse qui fête ses…………. Non mais tu me prends pour qui? Tu ne crois tout de même pas que j’allais livrer son âge, en pâture, sur un site lu dans la France entière, et même en Suisse !!! Sur ce, je vais me coucher, je commence déjà à m’endormir en essayant de compter les bougies du gâteau d’anniversaire ! (Oh oh, c’est une blague il n’y avait ni gâteau ni bougies), bonne nuit à demain ! Et Bon Anniversaire Maryse de la part de tous !

Aujourd’hui départ pour Loano (sans Loana hélas pour Alvilda ). Le vent promet d’être de la partie, mais pour l’instant c’est Monsieur Volvo qui fait le job … pourtant le vent va arriver et plus qu’il n’en faut. En effet, en fin de matinée, voilà le vent qui monte … 17, 18, 19, nœuds et la mer, se creuse 90,100,130, 170 …et devinez dans quelle direction il souffle ce bougre, je vous le donne en mille ou km si vous insistez !! Pil poil dans le nez mon René !!

Comme il restait 15 milles avant l’arrivée, nous avons décidé de jouer un peu……. 1 bord, 2 bords, 3 bords … bonjour les dégâts, il reste encore 14 mille à faire ! Ok pouce on ne joue plus, à ce rythme on ne va pas y arriver! Heureusement Mister Volvo est là, fidèle au poste, avec ses petits bras musclés pour nous tirer de ce mauvais pas. La coque tape comme un bonze sur son gong, à se demander si elle ne va pas se fendre en deux!

Enfin l’arrivée se dessine au loin, mais qui semble ne jamais se rapprocher, et pourtant si ! Mais soudain la VHF grésille, et Tiva annonce qu’il est en panne moteur! Une durite n’a rien trouvé de mieux que de se faire chatouiller par la courroie de distribution, au point de se fendre la couenne. Heureusement, Luc, qui n’avait pas loupé un épisode de Mc Gyver a pu conjurer le mauvais sort et rentrer au port pas ses propres moyens, pour réparer, mais à deux doigts de péter lui aussi une durite! Quelle journée ! Et en plus demain nous partons à 4H00….tu parles d’une Dolce Vita ! Va falloir que j’en cause au chef !

Heureusement Guy nous a trouvé pour ce soir, un petit resto très sympa et bon paraît-il, ce qui ne gâte rien. Certains viennent de s’envoyer un Spritz, assis à l’ombre d’une terrasse, sur une charmante petite place de la partie ancienne de Loano …cette fois c’est sur, la Dolce Vita arrive, mieux, je le sens, je la déguste !

Le réveil est un peu difficile, mais comme on dit quand il faut y aller … enfin tu connais la chanson. Dehors l’air est doux avec juste un filet d’air qui te caresse les joues, comme pour te souhaiter une bonne traversée. Bon ce n’est pas que je m’ennuie, mais il faut que je vous laisse, on a 95 milles à effacer.

20 heures la nuit est tombée, notre responsable de croisière qui ouvre la route, passe devant le port sans même le calculer, c’est toujours rassurant d’avoir un mec qui assure dans un groupe !

Mais y fait quoi Hedone ??? Pas le temps de répondre à la question, qu’il avait déjà fait demi tour, on est sauvé ! Il fait maintenant bien nuit lorsque tout ce petit monde est amarré au quai d’honneur. Le temps de manger un morceau, que déjà ma couchette semble me tendre les bras comme une mère qui retrouve son rejeton égaré sur la plage ! Bon ok j’ai 64 balais, et c’était sans doute pas la meilleure formule, mais bon je viens de me taper 95 miles, je suis crevé, merci pour ton indulgence bonne nuit et à demain.

Plutôt sympa Capraia, ce qui, frappe dès qu’on s’éloigne un peu du port ou du village, c’est le calme qui y règne, le temps semble s’être arrêté, une sorte d’espace intemporel où le vent est le chef d’orchestre, et où chaque arbuste, chaque feuille, chaque brin herbe s’applique à jouer en rythme, cette partition écrite par Dame Nature. Déjà 11h00 le départ a été fixé à 13h00: il est temps de revenir au XXI siècle. Le temps de faire le plein, et roule ma poule départ pour Portoferraio. Quartier libre pour tous, aujourd’hui, seule consigne arriver avant 18h00 au port.

Nous voilà donc alignés le long du quai, et nous ne sommes pas seuls, le port est plein de chez plein ! Ce soir Apéro à bord de Scorpio, puis diner tous ensemble dans un petit resto en ville que Guy connaissait. Pour être franc, s’il avait oublié l’adresse, personne ne lui en aurait vraiment voulu !

L’ambiance est estivale, la route du port est devenue piétonne jusqu’à demain matin. Une foule hétéroclite et bruyante déambule dans un joyeux méli mélo de genres et de langues jusqu’à pas d’heure, mais nous parvenons malgré tout à trouver les bras de Morphée.

Le jour s’est levé, mais le ciel est plus plombé que la ligne de pêche de TIva. Les premières gouttes résonnent sur le pont et ce n’est que le début. Soudain c’est la Bérézina vent, grêle, tonnerre, rien ne manque, on a droit à la totale, façon, Apocalypse Now.

Puis, de la même manière que le mauvais temps est venu, le soleil revient. Chacun sort, décidé à profiter du beau temps, pour visiter les nombreux points de visites qu’offre la ville. Guy et Philippe profitent de cette accalmie pour louer un scooter et faire le tour de l’ile, un peu façon contre la montre, il faut le dire, mais ils l’ont fait.

Malheureusement cette météo capricieuse nous oblige à modifier notre Navebook, et à l’heure de l’apéritif, toujours à bord de Scorpio, nous choisissons de rallier demain Macinaggio, pour nous mettre à l’abri d’un coup de vent qui menace, ce qui, si tout va bien, devrait nous permettre de partir le surlendemain.

Aujourd’hui donc départ pour la Corse. 40 milles à faire avec un vent qui nous condamne à un près collé serré. Heureusement le moteur nous permet de prendre nos rêves pour des réalités, mais dès que plein d’espoir, on coupe le moteur, la vitesse descend plus vite que le pantalon de ton voisin, un jour de gastro. Bon OK je sais, ce que tu vas me dire…, mais descend plus vite que quoi ??? SI tu as mieux, et aussi imagé, surtout ne te gêne pas change ! Je ne touche pas de droit d’auteur.

Nous voilà, enfin tous à l’abri à Macinaggio et pour souffler, ça va souffler. Plus de 50 nœuds au port ça décoiffe. Les bateaux dansent dans un rythme effréné, bridés par leurs amarres tendues comme des cordes de guitares. L’eau du port bouillonne comme la marmite de Panoramix un jour de fabrication de potion magique !

Deux nuits et un jour à ce rythme, ça use, ça use, et pas que les souliers tu peux me croire! Mais on fait avec : balade sur le chemin des douaniers, bricolage sur Fairplay qui malgré les cales remplies de bouteilles, n’a plus une goutte d’eau au robinet !! Heureusement Monsieur Denis est là, qui détecte la panne et répare ! Merci monsieur Casto !! Il faut dire que chez Casto il y a tout ce qu’il faut !!! Mais quel gros nul ce mec !!! Denis c’est pas Casto c’est U ! Tu sais les nouveaux commerçants !! ça te parle ??? Quoi “mais Denis est en retraite “ et alors !!! Ben faut croire que chez U on reste jeune longtemps !!

Tiva lui, consolide son amarrage en prévision de la nuit, faut dire que Luc ce qui l’angoisse, c’est pas d’ être pris par un coup de vent en pleine mer, c’est d’être amarré au port quand que le vent souffle à décorner les bœufs ! Comme quoi il en faut pour tous les goûts.

Ce soir nous mangeons tous ensemble, et ça, c’est plutôt sympa après une journée ou l’on tue le temps plus que l’on en profite.

Au couché, dehors, ça continue à bastonner sévère. Penser que l’on prend la mer demain matin me semble inimaginable, et pourtant nous partirons. Certes dans des conditions musclées, mais jouables, 15 à 17 nœuds de vent, des vagues de 2 mètres bien tassées, mais nous devons saisir cette fenêtre car le temps se gâte à nouveau.

Au fur et à mesure que nous progressons, le vent diminue et la mer devient moins forte. Nous arrivons par mer calme, à 20h pour le premier et 21H30 pour le dernier; peu importe nous sommes tous là, et crevés par cette longue journée de mer.

Avant dernier jour de notre croisière et la Dolce Vita fait place au farniente contraint forcé. Il pleut toute la journée et donc c’est repos total pour tous ! Seul réconfort, demain le soleil revient et avec lui le sourire.

Nous avons décidé de laisser chacun partir à l’heure qui lui plaira. Guy et Philippe quittent le port à 7h00, et le reste de la flottille à 8H00. Un vent arrière, prometteur au départ, fait rapidement place à un vent mollasson, mais qui a le mérite de rester derrière. L’ami Volvo met un peu de sel dans la sauce et le tour est joué. Voilà Port Fréjus devant, la croisière se termine, finalement on en s’en tire plutôt bien.

Voilà, la boucle est bouclée. Alors si tu trouves ce compte rendu un peu maigre, ou alors trop détaillé, et bien plutôt que de ronchonner dans ton coin, la prochaine fois viens avec nous !!! On remet ça, en Septembre 2020 et on sera content de t’accueillir.

Ciao.

La Commission Croisière